J’entre dans mon tendon, celui qui m’a fait souffrir au petit matin lors de ma course. Les yeux ouverts sur cette partie de mon corps qui vient me parler. Dans cet espace de dialogue, les mots prennent la forme d’images.
Je rencontre un être tortillé d’enlacement de fibres usées. Jaunie d’une fatigue fragilisée par tant de temps désunis. Cet être tordu, prêt à casser, lutte encore pour ne pas s’effriter en lambeaux de souvenir poussiéreux. Respirant les restes d’un espoir illusoire, la fin sent le ventre vide.
Recroquevillée sur ses plaies qui n’ont même plus l’essence pour suinter, s’acharnant dans un murmure sourd. Viens me porter secours!
Le dos courbé sur des liens qu’il tente de renouer en vain. Il rêve de son élasticité originelle. Celle immaculée le reliant au ciel. Une huile de sauvetage le recouvrant d’un liquide doré pénétrant, redresse sa posture à en perdre le fil.
Ce filament expansant infiniment sa présence en moi. Flottant dans la terre et s’étirant les racines de ses origines dans l’espace cosmique, rattache les liens du vivant au tissage originel à travers mon infini.
Merci!